245 - Bande de désoeuvrés
Je rappelle en en-tête de cette note honteusement politique que je ne suis rien qu'une sale gauchiste utopiste et naïve. Et en plus les gens qui répondent au-dessus au lieu d'au-dessous des mails ça m'énerve. Comme quoi, j'ai tout pour plaire.
Ceci étant, les Italiens me glacent un peu le sang. Un million d'Italiens rassemblés en foule devant Silvio Berlusconi, hurlant ensemble comme au bon vieux temps de Mussolini, ça me fait peur.
Déjà, parce que pour faire confiance à Berlusconi, notoirement impliqué dans une bonne dose d'affaires de corruption et autres détournement de fonds, comme si le fait d'avoir été élu à la tête de l'Italie en étant à la tête d'une bonne partie des media du pays n'était pas suffisamment louche, il faut un petit quelque chose qui m'échappe.
Ensuite, parce que c'est bien gentil de s'insurger quand Romano Prodi essaie de renflouer les finances du pays, mais il ne faudrait pas oublier que c'est juste après avoir désavoué Berlusconi pour avoir été trop dépensier et avoir emmené le déficit budgétaire loin des critères européens.
Enfin, parce que la droite reproche à Prodi d'attiser la haine de classe en augmentant les impôts des riches et les avantages fiscaux pour les plus pauvres.
En fait, pour la droite, la haine de classe, c'est pas la haine entre classes, c'est le fait de détester l'existence de classes. La première étant acceptable tandis que le deuxième est inadmissible. C'est très instructif.
PS : « Disoccupati! », soit « désoeuvré », « sans occupation », « chômeur », est une insulte qui revient très facilement dans les films de Fellini et le trafic automobile italien. D'où mon titre.