213 - De cosmo qu't'on ?
Le titre et le sujet de cette note ne seront pas sans vous rapeller la série Isa'vaient qu'à faire mieux [1, 2 et 3] de Ménille Avénale.
Le numéro de novembre 2006 de Cosmopolitan (version américaine) recele de nombreux trésors. Je passerai sur l'article heureusement intitulé « What Falling in Love Feels Like for Him » (« Comment ça fait de tomber amoureux pour lui », et le souligné n'est pas de moi), parce que bon j'espère que c'est un peu pas toujours la même chose pour chaque être humain de sexe masculin, sinon sortez les cartes tout de suite je préfère faire un poker. Ou un tarot. Bref.
Non, voilà l'article qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête d'horreur. Intitulé « Things Guys Just Don't Want to Know About You », sous-titré « How to keep the bond strong ». Autrement dit, « Les chose que les mecs ne veulent pas savoir à votre sujet », sous-titré « Comment garder une relation forte ». Bon les loulous à partir de maintenant je vais vous la jouer en V.F., hein. D'ailleurs la V.O. est ici.
Le truc donc sensé vous éviter les mille et un piège qui vont détourner de vous à jamais l'être aimé le mâle.
1. Vos faiblesses
Si vous êtes avec lui pendant suffisamment longtemps, il les découvrira de lui-même.
Apparemment, les mecs qui aiment qu'une femme leur confie d'elle-même ses faiblesses à partir du moment où ils se sentent engagés dans une relation avec elle, ceux qui sont blessés si elle essaie à tout prix de lui dissimuler ses travers, ceux qui sont fiers d'être le dépositaire de ses confessions, bah c'est pas des mecs, c'est des extra-terrestres.
Je savais bien que quelque chose clochait avec mes ex (sans parler du blondinet, champion toutes catégories du « Dis-moi tout »).
2. A quel point vous êtes fatiguée
Vous plaindre de votre fatigue vous fait juste paraître geignarde.
Oui enfin y a une différence entre dire qu'on est fatiguée et s'en plaindre pendant trois heures. Parce que bon, si vous faites bonne mine jusqu'à la fin du dinner pour ensuite vous effondrer sans prévenir, ça risque de pas lui plaire, à votre gaillard.
4. Votre choix de produits d'hygiène féminine
La plupart des mecs utilisent les mots tampon et serviette de façon interchangeable et sont bien heureux de ne pas connaître la différence.
La plupart des mecs sont des cons incultes donc.
Sans non plus vouloir me répandre en détails sur les affres de la féminité, il est hors de question que j'agisse en catimini une semaine sur quatre, me refusant à prononcer le mot « règles », dissimulant mes serviettes hygiéniques, rougissant si un tampon s'échappe du sac d'une dame... Si monsieur ne peut pas vivre avec l'idée de règles, je lui suggère de ne pas vivre avec une femme : c'est inséparable.
(Et au passage je me plie au thème de la semaine de Deadly Breakfast...)
8. A quel point vous êtes intelligente
Il n'y a pas de meilleure illustration de publicité mensongère que quelqu'un scrutant au-dessus d'un examplaire de Crimes et Châtiments dans un café* bondé.
Là d'accord j'ai vu rouge. J'aurais pas du bazarder le cosmo contre le mur en le traitant de vil ramassis de facho machiste et de concentré de bovin libidineux. J'aurais pas du.
Mais c'est pas parce que je me crois intelligente que je lis Dostoïevski, c'est parce que ça me plait. Alors, oui, quand j'ai lu Crimes et Châtiments, je l'ai lu dans le métro, à des terrasses de café, à mes pauses déjeuners si je les passais toute seule, et même dans une gare.
Je me suis fait aborder par un mec gentil mais un peu lourd, d'ailleurs, dans cette gare, avec Mais que va-t-il devenir, ce garçon (un Heinrich Böll même pas dans le texte, rendez-vous compte, enfin si j'étais capable de lire l'allemand dans le texte comme le prétend mon diplôme, ça se saurait).
J'ai dragué le premier garçon dont j'ai vraiment été amoureuse à coups (figuratifs, heureusement) de bouquins. Et de maths, et de quelques autres trucs aussi, même si au final on ne sait jamais vraiment ce qui a été déclencheur.
Alors je suis sensée comprendre quoi, là ? Que c'est pas possible que j'aime Dostoïevski ? Que c'est pas possible que je sois une fille ? Que c'est pas possible que mes petits amis successifs aient apprécié (apprécient) mon côté intello ?
Avant Cosmo, la passion honteuse pour les femmes, c'était la masturbation. Maintenant, c'est la lecture. Ca c'est du féminisme, merci Cosmo.
Par là-dessus, dans un autre article (« Baffling Male Behavior - Explained » : « Les comportements masculins déroutants en dix leçons »), Cosmo dresse une liste des comportements masculins surprenants.
Parmi lesquels :
- dépenser plus facilement de l'argent pour du matériel électronique de qualité que pour des vêtements ;
- avoir du mal à se séparer de ses vieux vêtements ;
- ranger par piles ;
- lire aux toilettes.
Ah ouais en fait c'est pour ça que je ne comprends rien à Cosmo : en vrai, j'ai une nature profonde de mec.
Heureusement que je ne le paie pas, mon Cosmo.
* mis ici pour traduire « coffee shop »