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American Rhapsody
23 octobre 2006

213 - De cosmo qu't'on ?

Le titre et le sujet de cette note ne seront pas sans vous rapeller la série Isa'vaient qu'à faire mieux [1, 2 et 3] de Ménille Avénale.

Le numéro de novembre 2006 de Cosmopolitan (version américaine) recele de nombreux trésors. Je passerai sur l'article heureusement intitulé « What Falling in Love Feels Like for Him » (« Comment ça fait de tomber amoureux pour lui », et le souligné n'est pas de moi), parce que bon j'espère que c'est un peu pas toujours la même chose pour chaque être humain de sexe masculin, sinon sortez les cartes tout de suite je préfère faire un poker. Ou un tarot. Bref.

Non, voilà l'article qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête d'horreur. Intitulé « Things Guys Just Don't Want to Know About You », sous-titré « How to keep the bond strong ». Autrement dit, « Les chose que les mecs ne veulent pas savoir à votre sujet », sous-titré « Comment garder une relation forte ». Bon les loulous à partir de maintenant je vais vous la jouer en V.F., hein. D'ailleurs la V.O. est ici.

Le truc donc sensé vous éviter les mille et un piège qui vont détourner de vous à jamais l'être aimé le mâle.

1. Vos faiblesses
Si vous êtes avec lui pendant suffisamment longtemps, il les découvrira de lui-même.

Apparemment, les mecs qui aiment qu'une femme leur confie d'elle-même ses faiblesses à partir du moment où ils se sentent engagés dans une relation avec elle, ceux qui sont blessés si elle essaie à tout prix de lui dissimuler ses travers, ceux qui sont fiers d'être le dépositaire de ses confessions, bah c'est pas des mecs, c'est des extra-terrestres.

Je savais bien que quelque chose clochait avec mes ex (sans parler du blondinet, champion toutes catégories du « Dis-moi tout »).

2. A quel point vous êtes fatiguée
Vous plaindre de votre fatigue vous fait juste paraître geignarde.

Oui enfin y a une différence entre dire qu'on est fatiguée et s'en plaindre pendant trois heures. Parce que bon, si vous faites bonne mine jusqu'à la fin du dinner pour ensuite vous effondrer sans prévenir, ça risque de pas lui plaire, à votre gaillard.

4. Votre choix de produits d'hygiène féminine
La plupart des mecs utilisent les mots tampon et serviette de façon interchangeable et sont bien heureux de ne pas connaître la différence.

La plupart des mecs sont des cons incultes donc.

Sans non plus vouloir me répandre en détails sur les affres de la féminité, il est hors de question que j'agisse en catimini une semaine sur quatre, me refusant à prononcer le mot « règles », dissimulant mes serviettes hygiéniques, rougissant si un tampon s'échappe du sac d'une dame... Si monsieur ne peut pas vivre avec l'idée de règles, je lui suggère de ne pas vivre avec une femme : c'est inséparable.

(Et au passage je me plie au thème de la semaine de Deadly Breakfast...)

8. A quel point vous êtes intelligente
Il n'y a pas de meilleure illustration de publicité mensongère que quelqu'un scrutant au-dessus d'un examplaire de Crimes et Châtiments dans un café* bondé.

Là d'accord j'ai vu rouge. J'aurais pas du bazarder le cosmo contre le mur en le traitant de vil ramassis de facho machiste et de concentré de bovin libidineux. J'aurais pas du.

Mais c'est pas parce que je me crois intelligente que je lis Dostoïevski, c'est parce que ça me plait. Alors, oui, quand j'ai lu Crimes et Châtiments, je l'ai lu dans le métro, à des terrasses de café, à mes pauses déjeuners si je les passais toute seule, et même dans une gare.

Je me suis fait aborder par un mec gentil mais un peu lourd, d'ailleurs, dans cette gare, avec Mais que va-t-il devenir, ce garçon (un Heinrich Böll même pas dans le texte, rendez-vous compte, enfin si j'étais capable de lire l'allemand dans le texte comme le prétend mon diplôme, ça se saurait).

J'ai dragué le premier garçon dont j'ai vraiment été amoureuse à coups (figuratifs, heureusement) de bouquins. Et de maths, et de quelques autres trucs aussi, même si au final on ne sait jamais vraiment ce qui a été déclencheur.

Alors je suis sensée comprendre quoi, là ? Que c'est pas possible que j'aime Dostoïevski ? Que c'est pas possible que je sois une fille ? Que c'est pas possible que mes petits amis successifs aient apprécié (apprécient) mon côté intello ?

Avant Cosmo, la passion honteuse pour les femmes, c'était la masturbation. Maintenant, c'est la lecture. Ca c'est du féminisme, merci Cosmo.

Par là-dessus, dans un autre article (« Baffling Male Behavior - Explained » : « Les comportements masculins déroutants en dix leçons »), Cosmo dresse une liste des comportements masculins surprenants.

Parmi lesquels :
- dépenser plus facilement de l'argent pour du matériel électronique de qualité que pour des vêtements ;
- avoir du mal à se séparer de ses vieux vêtements ;
- ranger par piles ;
- lire aux toilettes.

Ah ouais en fait c'est pour ça que je ne comprends rien à Cosmo : en vrai, j'ai une nature profonde de mec.

Heureusement que je ne le paie pas, mon Cosmo.

* mis ici pour traduire « coffee shop »

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Commentaires
O
Bravo pour le couplet "tampons-serviettes" !<br /> <br /> Quand je pense qu'il m'a fallu 25 ans de ragnagnas dont les 15 dernières partagées avec l'Homme pour commencer à avoir le début d'un poil de décontraction sur le sujet (je suis grande maintenant : j'achète mes ob en même temps que les courses familiales !)... <br /> <br /> Et merci pour le lien vers la semaine de... qui m'a amenée aux hilarants films de xavier (que j'ai osé montrer à l'Homme ci-dessus évoqué : j'suis coincée mais je me soigne !)
C
Tampon ? Serviette ? Késako ?<br /> <br /> Aaaah c'est fantastique et pas simpliste du tout la vie selon les magazines féminins : la femme est prise pour une conne au QI de concombre de mer, et on lui explique patiemment que l'homme n'est qu'un mélange d'ado et de grand singe qui n'a d'autre ambition dans la vie que de tringler tout ce qui a une paire de seins (enfin sauf si la paire de seins en question est associée à la présence de sang - îîîîîîrk - ou d'un exemplaire de Guerre et Paix). En fait tout le monde est neuneu, sauf les rédacteurs desdits magazines qui eux, tirent les ficelles (et/ou leur coup, s'ils sont munis d'un pénis).<br /> <br /> Moi, je veux être rédacteur en chef quand je serai grand.
K
Cui > Ah ben justement, tu préfères qu'elle soit vraiment fatiguée et qu'elle l'annonce d'entrée de jeu ou qu'elle s'emploie à le dissimuler pour renacler au dernier moment ?<br /> <br /> JyBy > Chais pas, j'ai une copine roumaine qui est loin d'être si dissimulatrice. Mais si tabou culturel il y a, d'où vient-il ? Des garçons qui paniquent quand on leur demande de nous ramener une boîte de protections hygiéniques (avec toutes spécifications nécessaires, je suis pas comme ça) ou qui détournent le regard en voyant un épilateur électrique en criant qu'ils ne veulent pas penser à ça ? Des filles qui planquent leurs boîtes de tampons ou leur cire ? Probablement des deux...<br /> <br /> Sinon, une question qui me travaille, c'est comment diable fait-on pour dissimuler ses règles à son amoureux ? On a la migraine pendant une semaine ? (Ouais bon okay y a des chanceuses dont les règles sont plus courtes que les miennes, mais bon...)
J
Hum... Mon ex qui etait Roumaine, intellectuelle (Ph D en Informatique, quand meme), faisait tout un secret de ses regles, se cachait pour s'epiler (alors que bon, ni l'un ni l'autre ne sont difficile a deviner quand meme), et etait choquee quand j'en parlais (style elle se demande pourquoi si fatiguee, je lui dis que c'est surement a cause des regles, retour regard noir envers le sale espion avec lequel elle partage un appartement). Je pense que c'est un tabou culturel, et que ca ne vient pas forcement des "garcons"?
C
Concernant le côté crétin des articles de magazines féminins, j'ai déjà glosé dessus sur mon propre burp.<br /> À propos du point 2, moi j'ai noté que quand ma chérie se plaignait de sa fatigue, mon traducteur rachidien comprenait : ce soir, compte pas sur moi pour faire des galipettes au plumard.
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